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Je n'ai plus de limites par rapport à l'âge de mes partenaires - ils sont contents, moi aussi - mais je reste par moments gênée par le décalage de culture sexuelle entre eux et moi.

Depuis que j'ai abordé la sexualité, bien des choses ont basculé dans le monde du sexe.

Eux n'ont pas connu la stupéfaction provoquée par les décès de Klaus Nomi, Freddie Mercury ou Jorge Donn. Alors qu'on était sous le charme du bustier obus de Madonna par Jean-Paul Gaultier et de Véronique et Davina nues sous la douche et faisant bouger Bernard Tapie. Et quand on a compris que le SIDA touchait aussi les hétéros, que la fête était finie, que l'hécatombe avait commencé. Que le sexe n'était plus un truc fun ni léger. Et qu'il faudrait DESORMAIS TOUJOURS porter des préservatifs. Et puis on découvrait aussi les chlamidiae, qui rendaient les femmes stériles quand ils ne les tuaient pas.
Les moins de quarante ans n'ont pas vécu ça et n'ont jamais connu autre chose que le port de la capote.

Ils n'ont pas connu non plus ce mouvement en faveur du droit des gays et des lesbiennes auquel j'ai largement contribué à l'époque. Ni la révolution provoquée par les personnalités qui s'affichaient avec une fausse tranquilité comme gays ou lesbiennes - Sapho dont rien que le nom nous fascinait comme un slogan - et surtout ceux qui avouaient ou affichaient la bisexualité - David Bowie, Etienne Daho, Marc Lavoine ou l'intrépide Madonna - et qui nous donnaient le sentiment qu'on commençait à avoir le droit de vivre.

Et puis bien sûr, ils ont toujours vu des femmes partout dans la société et à tous les niveaux de pouvoirs. Pour eux, les femmes ont toujours été libres et facilement libertines.

Je crois que tout cela leur donne une insouciance et une assurance qui les fait prendre le jeu d'une façon vraiment délicieuse. Et inversement, cela donne à notre génération de femmes une maturité et une force dans laquelle ils se baignent avec plaisir. 


L'âge de mes contacts - 1



 

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