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Je suis retournée sur aufeminin.com - oui, bon, je n'ai pas dit que je n'aimais pas totalement non plus... :) - et je suis tombée sur une suggestion de lecture érotique : Les vaisseaux du coeur de Benoîte Groult.
Je vous reproduis l'extrait publié :
" Depuis que Gauvin a tenu sa promesse et m'a rejointe pour quelques jours à Paris, je ne peux plus déglutir, ni dormir ; j'ai littéralement la gorge serrée, l'estomac noué, le cœur gros et les jambes en coton, comme si la fonction sexuelle avait accaparé toutes les autres. Et je suis atteinte aussi, expression dont j'éprouve la justesse, de feu au cul. Je vais me voir contrainte de circuler pendant trois jours avec ce tison brûlant au creux de moi, portant la marque au fer rouge de Gauvin, comme son anneau entre les jambes.
"Tu sais que j'ai le feu… où je pense" dis-je à Gauvin n'osant pas lui dire "cul" comme ça, si vite. Après tout, on ne se connaît pas beaucoup. "Tu as le feu où je pense" , réplique-t-il d'un air patelin, hésitant entre le plaisir de l'hommage rendu à sa virilité et l'étonnement devant ma franchise qu'il n'attendait pas chez une personne de mon éducation. (…)
Tandis que j'étale une crème apaisante sur la zone sinistrée je m'étonne que les auteurs érotiques ne semblent jamais tenir compte de cet accident du… plaisir. Les vagins de leurs héroïnes sont présentés comme d'inusables conduits capables de supporter indéfiniment l'intrusion d'un corps étranger. Quand au mien, c'est comme s'il avait été écorché vif. "
Cela prend au ventre. Et on la reconnaît parfaitement là. Femme intensément, qui a toujours affirmé sa liberté et sa sexualité par delà les normes sociales et sans jamais les avoir acceptées, toujours rayonnante et avec tellement d'humour. Encore aujourd'hui, qui parle avec tellement de conviction du sexe à un âge où il est admis d'être de bon ton de l'oublier. Elle fait partie de ces femmes qui sont pour moi des modèles et me transmettent l'envie et l'espoir d'être toujours plus femme, sensuelle, affirmée, active, par delà les contraintes et les décennies.
Et que cet extrait m'a amusée avec ce commentaire sur les conséquences de l'excès d'activité sur la vulve. C'est quelque chose de typique quand on est au Cap d'Agde. Avec Anouk, on a appelé ça le chou-fleur. "Et comment va ton chou-fleur?" Et quand on est sur la plage, on s'amuse à comparer les choux-fleurs des unes et des autres, à estimer la durée de leur séjour... C'est vrai qu'il n'y est pas assez souvent fait référence. J'en parlerai aussi quand l'occasion se présentera. Et j'ai bien l'impression que ce n'est pas par hasard si aufeminin.com l'a sélectionné dans son extrait. Ils savent exactement sur quoi il faut appuyer quand il est question de femmes et de sexe aujourd'hui.
Je vais acheter le livre. Il n'est pas tout récent mais est-il obsolète? 20 ans plus tard, on ne parle toujours pas du chou-fleur dans la littérature érotique. Je crois plutôt qu'il est intemporel. Je vous en reparlerai. Et si vous voulez en parler aussi, n'hésitez pas!
Et je n'oublie pas le défi d'écriture de M.Chapeau...
Jeu 11 fév 2010
1 commentaire
En effet j'avais oublié cette femme et sa plume... son verbe... et tout simplement la simplicté et l'authenticité de son écriture...
J'ai eu la chance -étant jeune ado- de découvrir cette littérature et cette écrivaine tapis dans la bibliothèque familiale... je vous laisse donc imaginer alors... ce que cela a pu éveiller en moi et laisser finalement comme empreinte ténue...
Du coup.. je vais lire.. et/ou relire....