J'étais sujette jusqu'à il y a peu à l'arachnophobie avec des réactions allant de la crise d'angoisse à la paralysie. Et j'ai réalisé que je pouvais maintenant regarder les araignées grouiller même à proximité de moi en toute indifférence. Et je suis convaincue que ce n'est pas une coïncidence, que cela s'est fait en jouant à ce jeu subtil du libertinage qui associe la maîtrise de soi et le plaisir de laisser son corps aller, dans l'attente de contacts dont on sait qu'il n'y a rien à craindre, au contraire. Je crois que ce qui me terrorisait, c'était ce mouvement paraissant incontrôlable de l'araignée avec toutes ses pattes, mouvement inexorable et démultiplié, impossible à arrêter, dont je pouvais à tout instant être victime, envahie, touchée sans pouvoir rien faire d'autre que […]

Je suis contre. L'éjaculation sur la poitrine ou ailleurs, oui, mais ça, non. Elle n'aurait pas une telle place dans le cinéma porno, j'aurais peut-être une autre position. Mais c'est devenu le standard de la fin d'un acte sexuel dans le porno. Ce n'est plus un jeu, c'est une norme. Et sa signification est claire. Je suis complètement d'accord avec Isabelle Alonso là-dessus. Le jeu de la domination, oui, la norme de la domination, non. J'ai beau être une femme qui adore profiter de la vie sous toutes ses formes, je n'en oublie pas que je suis extrêmement privilégiée de pouvoir vivre ces expériences et connaître mon corps, privilégiée par rapport à la situation des femmes dans le monde et dans l'histoire. Pour que je puisse continuer à profiter et m'épanouir et que de nombreuses femmes […]

J'aime ces résonnances dans ma tête et mon corps après une rencontre réussie. Dans mon corps parce que le plaisir que j'ai eu se répercute durant plusieurs jours, parfoir une semaine, en vagues chaudes et puissantes dans mes reins et mon ventre et en vibrations délicieuses dans ma gorge et mes oreilles. C'est comme ça. Plus ça a été fort, plus je savoure longtemps. Et dans ma tête, ces résonnances font naître de nouveaux fantasmes, de nouvelles idées de scénarios. Pour le debriefing, c'est rarement avec mes partenaires. Peu en ont envie. C'est en revanche avec mes amies libertines ou avec mon mari. Je fais le point sur ce que j'ai découvert sur le plaisir, sur mon corps, sur le partage. Il y a des révélations jouissives et il y a les limites ou les résistances que je ne soupçonnais pas.

Il y a trois catégories d'hommes dans mon univers libertin : les contacts, les partenaires et les amants. Les premiers sont des hommes avec lesquels je suis tentée d'avoir des expériences sexuelles, parce qu'ils me plaisent physiquement et qu'il me semble que leur état d'esprit est bon. Avec eux je chate, je bois un verre, j'observe. Mes partenaires sont ceux avec lesquels j'ai des expériences sexuelles. Presque toujours de grands moments de plaisir. Mais généralement, je ne les revois pas. Mes amants sont ceux qui, en plus d'être de délicieux partenaires, ont un univers mental proche du mien, très joueurs et adorant le sexe. Je reste en relation étroite et complice avec eux. Tous mes partenaires me sont chers, parce que malgré la multiplicité, tous sont uniques et qu'avec chacun je […]