Etranges sont les chemins qui s'ouvrent à nous.

Voici quelques balises des dernières années : amour, addiction au sexe, confiance, mariage, syndrome de Don Juan, double vie, engagement, infidélité, absurde, cyber-sexe, divorce, amour encore.

J'ai rencontré en 2014 un homme que je n'attendais pas.

Il est tombé follement amoureux de moi. Je voulais rester célibataire. Mais je n'étais pas opposée à quelques rencontres coquines avec lui. Une chose, une autre... Il m'est apparu un amant exceptionnel de fougue et de sensibilité, mais surtout, bien plus qu'un amant. Notre entente, ses qualités et son amour m'ont emportée dans un tourbillon de bonheur qui a eu raison de mon célibat.

Il n'était pas vraiment libertin. Il avait eu plusieurs expériences, mais la mise en abîme sur ce type d'expériences lui échappait, et même il la refusait. Il avait une vision assez négative du monde libertin, de ses propres démarches dans ce contexte, et des femmes qu'il avait pu y rencontrer. Je ne lui ai rien caché de mes activités libertines et de ce blog.

L'exclusivité réciproque de notre intimité s'est imposée comme une évidence. Nous étions bien dans notre bulle.

Fin du premier acte. La tragédie en compte cinq.

Il s'affirmait comme ayant toujours été fidèle, mettant l'amour au dessus du sexe, l'un n'allant pas sans l'autre... Je n'avais pas de raison de douter. En réalité, il n'avait été fidèle avec aucune de ses compagnes. Je l'ai appris bien longtemps après. Son besoin de séduire est évident. Mais que ce besoin aille au delà d'un jeu de séduction et l'entraîne dans une logique de conquête sexuelle, derrière un mur de mensonges, dans un univers dont il doit se sentir le maître, ça, je ne l'avais pas vu venir. Je crois qu'il pensait sincèrement être capable, avec moi, de ne pas retomber dans ses divagations.

Il me disait que la vie libertine assumée que j'avais eue le gênait. En réalité, elle le blessait. Il s'est usé les yeux sur les pages de ce blog et ailleurs. Il a fait de nombreuses intrusions, à mon insu, dans l'univers qui avait été le mien avant de le rencontrer. Cette jalousie rétrospective envers Flo Castels libertine le dévorait, mais il n'arrivait pas lui-même à l'appréhender ni à la formuler. Jamais il ne m'a dit et jamais je n'ai soupçonné à quel point cela le bouleversait. 

Il était amoureux. Il voulait se marier. J'étais amoureuse aussi. Et j'étais ravie de m'engager envers cet homme formidable, de lui confier ma vie. Nous nous sommes mariés.

Fin du deuxième acte.

Il savait qu'à mes yeux il était un bel homme et un amant exceptionnel. Mais trop souvent, il lui semblait que c'était la Flo Castels libertine qui le lui faisait savoir, qu'il était en concurrence avec tous les partenaires qu'elle avait eus. Et la seule issue qui lui semblait possible, face à son destin d'amant parmi tant d'autres de cette Flo libertine, était de d'avoir lui-même beaucoup de maîtresses, donnant une nouvelle dimension à son syndrome de Don Juan. Je n'avais aucune idée des mécanismes qui le tourmentaient. 

Nous avons eu des problèmes de couples, comme tous les couples, surtout ceux qui sont formés par deux personnalités entreprenantes et facilement insupportables. Nous en avons surmonté pas mal, comme tous les couples formés de deux personnes qui essaient, bien que souvent maladroitement, de faire prévaloir l'amour et l'intelligence. Mais les problèmes liés à ses démons sont restés béants entre nous.

Je dois reconnaître que la certitude de son amour inconditionnel me plaçait dans une situation de confort qui ne m'incitait pas vraiment à l'écouter, à être attentive aux signes de ce qui était en train de se passer, à véritablement réfléchir sur nous. J'étais plus dans la brusquerie que dans la bienveillance envers lui. Cela n'a rien arrangé.

Que croyez-vous qu'il arrivât ?

Fin du troisième et début du quatrième acte.

Il m'a progressivement écartée de sa vie sexuelle, limitant mes élans sous différents prétextes et me refusant toute forme de contact sensuel. On peut imaginer le désarroi dans lequel cela m'a plongée. Plus de deux ans d'abstinence et de frustrations abominables. Je vous passe les détails. Et pour le respecter, convaincue de sa loyauté, attribuant sa distance à une baisse de libido, je me suis moi-même refusée toute compensation avec d'autres, espérant que quelque chose, un jour, puisse nous faire avancer. Mes multiples tentatives et propositions dans ce sens ont échoué, bien sûr. Les rôles étaient fixés dans sa tête. Il y avait moi, la femme de sa vie, dont il avait réussi à faire sortir la Flo libertine en la privant de sexe, et de l'autre côté toutes les autres femmes, maîtresses potentielles ou réelles, happées dans son implacable mécanisme de conquête. Est-il nécessaire de préciser à ce stade que je n'avais toujours rien compris ? Ce qu'il vivait n'était de toutes façons pas de l'ordre d'un fonctionnement assumé et cohérent, mais de tentatives malheureuses de concilier l'inconciliable.

Durant tout ce temps, nous n'avons cessé de nous aimer. Nous étions dans un fonctionnement complètement tordu, mais nous nous aimions. 

Et dans le cinquième acte, qu'arrive-t'il ?

LA découverte. Le fil d'Ariane. La boîte de Pandore. La corne d'abondance de l'horreur.

Il en était arrivé à passer des heures chaque jour en recherches de partenaires, aboutissant à des relations virtuelles aussi bien que réelles.

Cette situation m'a été d'autant plus incompréhensible qu'il me semblait qu'il "aurait suffi" qu'il me parle de ses envies alternatives pour que nous trouvions une solution de couple. Ben voyons, ma pauvre Flo, tu en es encore à espérer que l'infidélité puisse toujours se résoudre ainsi ? Tu n'as pas encore admis que l'infidélité implique le non-dit, le jardin secret ? L'infidélité n'est pas le libertinage et tous les infidèles ne peuvent pas être sauvés et convertis en libertins. Il aurait fallu qu'il m'accorde la liberté qu'il s'accordait à lui-même, or c'était impossible dans son schéma. Et puis, il aurait fallu qu'il m'intègre dans ses contradictions, mais bien sûr ça n'était pas possible non plus. Ses envies alternatives n'étaient pas compatibles avec des démarches libertines à deux.

Nous avons manqué l'un et l'autre de lucidité, de sincérité, de discernement, de capacité d'analyse. Il est facile de raconter une pièce de théâtre quand on en a toutes les composantes. Mais quand on n'en est qu'une actrice qui dit son rôle de son mieux, sans connaître vraiment celui des autres, avec une vue partielle des coulisses, c'est autre chose.

Les méandres dans lesquels nous nous débatons depuis la découverte et la mise en pause violente de notre couple peuvent difficilement être racontés ici. Pas assez de recul. L'amour et la détermination à pouvoir fonctionner sereinement nous animent encore l'un et l'autre. Nous verrons. 

 

Bonus à la pièce...

Bien sûr, plus de deux ans d'abstinence forcée à m'en rendre malade, dans le contexte tel qu'il m'est apparu, m'ont causé des séquelles. Il m'a fallu plusieurs mois pour envisager à nouveau le sexe, puis m'y remettre. Tripoti, tripota, lève la queue et puis s'en va. Des balbutiements pathétiques plus que des conversations.

Et puis, un peu hésitante après tout ce temps, j'ai recontacté... S. Oserai-je avouer que pendant cette période de rejet et d'abstinence forcée, penser à lui adoucissait mes frustrations? Lui toujours attentionné, à l'écoute, s'adaptant, explorant, dévoué à mon plaisir et à mon bien-être. Son plaisir était là. Il y est toujours. 

 

 

 

 

 

Dimanche 8 décembre 7 08 /12 /Déc 10:14

Et vous, qu'en pensez-vous ? - Voir les 5 commentaires
Retour à l'accueil

Cliquez ici

Guides libertins Lilas

Rechercher sur le blog

   
 Ce blog vous séduit?
Ajoutez-le
à vos favoris! ;)

Syndication

  • Flux RSS des articles

Plus d'histoires et de photos

     

Miss Camping

 

RabbitFinder

 

 

Petits flirts

Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés